L'averse

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Dans une immobilité plus que parfaite, tel une statue de marbre, l'étalon blanc se tenait sur la colline des rencontres. Ce qu'il faisait-là en ce lieu où les couples se forment ? A vrai dire, lui-même ne le savait pas. Et il s'en fichait pas mal. Il était-là, point final. Il ne bougerait pas de ce lieu sous prétexte que celui-ci est le point de rendez-vous de tous les célibataires voulant trouver l'amour de sa vie. Que c'était idiot de croire pouvoir trouver l'âme soeur en un lieu où toutes les âmes seules se réunissait. L'amour résultait de l'alchimie entre deux êtres et non d'un lieu tel que celui-ci. Et devant lui s'étendait cette colline. Il y avait bon nombre de chevaux, des couples se formaient au fur et à mesure que le temps passait, comme une lente valse monotone. Les rencontres étaient plus ou moins brève, chacun croyant avoir trouvé celui ou celle qui lui faut pour finir sa vie. S'ils savaient seulement combien il souffrirait plus tard de comprendre que ce n'était pas le vrai amour, juste une illusion. Moins les chevaux se connaissaient avant qu'ils se mettent avant et plus le couple se brisera vite ... Et Harmakhis ne bougeait pas, observant calmement ce remue-ménage dû aux chaleurs. A lui cela ne lui faisait rien que ce le soit ou non : il n'avait pas de compagne et ne voulait pas saillir une jument qu'il n'aimait pas. C'était dans sa nature d'être ainsi, toujours sage et droit, peut-être un peu trop ... Et pourtant, son manque d'imagination ne l'ennuyait pas, lui. Il était ainsi, droit et avec un étroit esprit. Il souffla alors des naseaux, se grattant la nuque contre son antérieur droit. Il se trouvait à l'ombre d'un bon vieil arbre qui laissait pendre ses branches au vent, dansant avec le doux vent de l'été. L'étalon finit de se grattait et observa la plaine. Les juments était nerveuse en cette saison. Alors que les yeux du blanc suivait la lente valse des chevaux de la plaine, une fine pluie se mit à tomber. Il leva la tête vers le ciel. Par ce temps chaud une petite pluie n'était pas de refus. Les autres chevaux ne semblaient pas de cet avis, préférant partir couple par couple vers d'autre endroit, un autre lieu. Certain n'ayant pas de chance repartait seul, sans l'âme soeur tant espéré. La pluie tombait lentement sur la terre, marbrant au passage la robe d'Harmakhis de moucheture grise clair.Il ne fallut pas longtemps à l'étalon pour devenir d'un beau blanc grisâtre à cause de l'eau. Et les nuages se regroupaient sur la colline, se lâchant enfin de plusieurs jours sans lâchait la moindre goutte. L'herbe pliait souplement sous les gouttes d'eau, la terre se gorgeait d'eau et la nature goûter goulument l'eau, prenant la beauté d'un paysage pluvieux : ondoyant, brillant et étincelant de ces petites perles humide. Ce n'était plus une petite pluie, mais bien une belle averse que connaissait la colline des rencontres ... Le blanc devenu gris ne tarda pas à se mettre à marcher lentement, maintenant seul sur cette plaine, maintenant face à lui-même. Cette solitude le réconforter. Être seul voulant dire pour lui pouvoir pensait librement sans avoir l'esprit distrait par quelque chose. Mais il ne tarda pas à apercevoir une silhouette d'un équidé se dirigeait vers lui. Une simple masse équine comme tant d'autre. Comme à son habitude il n'en fit pas grand cas et continua sa marche lente et solitaire vers un point que seul lui semblait voir, un point imaginaire. Car à ce moment-là encore, il marchait pour marcher d'une démarche souple, ses muscles roulant doucement sous sa peau mouillée.

Sous ce temps de pluie, Amiral se sentait à l'aise. C'était son temps préféré, bizare mais lui-même. Il marchait tranquillement sur la colline sans vouloir rencontrer quelqu'un forcément. Il s'arrêta, flaira l'eau d'un petit filet d'eau glissant le long de la pente, lécha et puis reprit sa marche. Soudain, il aperçut un autre cheval qui marchait lentement. Ce ui le surprit tout d'abord était sa beauté. Plus petit que lui mais si parfait ! Sa crinière jouant légèrement avec le vent, sa robe luisant sous les faibles rayons du soleil. Il marchait, tou en haut, tel un dieu. L'alezan gravit plus rapidement la colline et trotta à la rencontre du blanc. Il lui hennit et attendit une réaction de sa part.

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La pluie avait pour effet de renforcer les odeurs, Harmakhis adorait ça. Pouvoir sentir au plus profond de son être toutes les odeurs que la nature offrait, c'était si magnifique. Et puis il se sentait divinement bien ainsi, sous la pluie, seul avec lui-même. C'était sans compter qu'une odeur équine se renforçait doucement. L'étalon en conclus que le cheval aperçut quelque minute avant cela l'avait suivi. Derrière le bruit des gouttes rencontrant un obstacle naturelle en tombant sur terre se trouvait maintenant un tout autre son : celui de sabots rencontrant le sol. C'était un beau son, rythmé et agréable à entendre. L'étalon blanc avait tourné une oreille vers l'origine de ce bruit pour mieux l'entendre. Et en même temps que l'odeur d'un cheval s'amplifier, le bruit s'amplifiait dans son dos. Harmakhis secoua simplement l'encolure, faisait voler de nombreuses gouttes, continuant sa marche comme s'il n'avait personne sur les talons, comme s'il n'avait pas remarqué la présence de l'autre. Mais l'autre cheval requerra soudainement son attention en poussant un hennissement. Ce n'était pas un appel à la menace, une simple demande d'attention qu'un autre étalon lui adressait. Le blanc s'arrêta alors, regardant toujours devant lui. Il inspira plus profondément de l'air dans ses poumons analysant l'odeur. Un étalon se trouvait derrière lui en conclut-il. Il tourna lentement l'encolure vers l'étalon, le regardant simplement. Il cligna doucement des yeux pour enlever les gouttelettes accrochaient à ses cils. Les gouttelettes partir et il observa l'étalon en face de lui. C'était un drôle de cheval arabe : sa robe bien que mouillé était aux couleurs d'un marronnier d'Inde et pourtant ses crins étaient d'un beau roux crémeux à leur pointe. Et Armakhis le regardait, avec comme à son habitude aucun sentiment et les yeux vides. Qui était-il cet étalon qui l'apostrophait ainsi, sans menace, sans demande de compte ? Le blanc n'était pas habitué à ce qu'un étalon se montre ainsi envers lui. Et puis tendit que les deux s'observaient dans ce silence, un rayon de soleil fit son apparition, les éclairant de sa douce clarté à travers la pluie qui s'affinait doucement. Harma' jugeant l'étalon, attendant patiemment que ce dernier lui dise de quoi il en retournait, pourquoi il l'avait forcé à s'arrêter. Il ne pensait même pas à faire face à cet étalon, le regarder lui était suffisant et il comptait bien reprendre sa route sitôt que l'autre lui ai dit ce qu'il avait à dire, à moins qu'il ne le force à parler ? Il pouvait toujours rêver s'il souhaitait une longue conversation avec lui.

Amiral le regarda espérant une réponse. Il voulait se faire des connaissances. Il était nouveau ici et, à part son frère, il ne connaissait personne. Vu que le blanc ne répondait rien, il baissa la tête et se dit : Encore quelqu'un de pas très sociable ... Il releva la tête et s'adressa au blanc :
- Euh ... bonjour, je m'appelle Amiral.
Il marqua une pause puis, voyant que son interlocuteur ne répondait pas, il reprit :
- Je ... et toi ? Tu t'appelle comment ? Tu es nouveau ici ?
Il espérais le connaître mieux et pouvoir rester un petit moment avec lui et peut-être en faire son ami ?

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Harmakhis était surpris bien qu'il ne le montrait pas. Il avait l'impression d'intimider l'autre étalon et ça c'était une première ! Ce bon gros doudou blanc qui n'a jamais blessé une mouche -même en été, la saison où elles sont le plus agaçante- impressionnait un étalon aussi musclé que celui-ci ? Il se retourna pour faire face à ce dernier, le visage impassible face à sa surprise. Il n'en revenait pas d'arriver à intimider l'alezan ! Il nota l'événement dans un coin de son cerveau, comme il sait si bien le faire, pour ne pas oublier cette journée unique. Puis l'étalon inconnu leva de nouveau la tête vers le blanc, se présentant. Il répondait donc au nom d'Amiral. Harma' cligna des yeux, attachant un nom à cet étalon, pour ne pas l'oublié s'il venait à se revoir. Il faut dire que la mémoire de l'étalon était étonnante : il arrivait à retenir ce que bon lui semblait, ce qui était un sacré aventage. Parce que si sa subtile intelligence se taillait la part du lion, sur le plan de la force physique, la génétique n'avait pas joué en sa faveur. Car il faut l'avouer : il était plutôt chétif. Mais il ne fallait pas se fier à ce détail, il avait de bon muscle bien fort sous sa peau. Soudain, au bout d'une demie minute de silence le plus total, le blanc décida qu'il était temps de répondre à Amiral, par politesse.
" Bonjour. Harmakhis, 'chenté. Oui. " dit-il de sa voix grave et chaude, une voix rassurante.
Plutôt bref non ? S'il y avait bien un truc qu'Harma' détestait, c'était parler ... Et moins il parlait, mieux il se sentait. Mais la politesse le poussait toujours à répondre aux questions des autres. Question de bienséance. Il était très désagréable de ne pas recevoir de réponse lorsqu'on avait pris le temps de formuler une question. Mais de son côté, le blanc n'avait aucunement l'intention de devenir ami-ami avec l'alezan. Tout au plus il serait une de ses connaissances qu'il apprécie fortement pour le moment. Il n'était pas de ce genre de chevaux qui donner leur amitié facilement, alors que sa sympathie, pour peu que le cheval en face de lui se montrer compréhensif envers lui, il pouvait facilement obtenir une sympathie complète voir son amitié. Il faut dire qu'Harmakhis n'était pas du genre à offrir sa confiance ou son amitié au premier venu. Devinant que son silence indisposé Amiral, il crut de bons tons de faire un effort pour continuer la conversation .
" Toi ? " demanda-t-il, voulant demander par là " Et toi ? Cela fait longtemps que tu es sur ces terres ? ". L'étalon disait vraiment le strict minimum pour se faire comprendre ... Maintenant il ne restait plus qu'à ce que l'alezan décode ...

Justement, l'alezan ne compris pas de suite. Il passa une ou deux minute à déchifrer ce "Toi" et enfin, trouva une réponse :
- Moi je suis nouveau aussi mais j'ai un frère, Black sur ces terres. Tu le reconnaitra facilement car il est très grand, noir ébène et très rapide.

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Harmakhis attendit la réponse d'Amiral. Ce dernier passa une ou deux minutes à réfléchir, semblant ne pas avoir compris la question. Bien sûr le blanc ne comprît pas d'où venait ce long moment de réflection, mais il laissa faire. La méditation ou toute autre forme de réflection était un signe d'intelligence chez un animal. C'était bien étrange de jugeait cela sur le fait qu'on prenait le temps de réfléchir ou non. Mais Armakhis le faisait toujours. Et décidément ce drôle d'étalon l'intriguait au plus haut point : il était intimidé par lui et prenait son temps avant de répondre. Ses yeux noirs qui jusque-là semblait voilait devinrent d'un beau noir pur, signe de l'intérêt qu'il lui portait, bien que son visage restait impassible. Finalement, peut-être allait-il bien s'entendre avec l'alezan ? Puis vint le moment de la réponse. Le blanc n'acquiesça même pas pour montrer qu'il avait comprît, il avait une tout autre idée en tête. Il se retourna et reprit sa lente marche vers ce point inconnu que lui seul voyait, vers ce point inexistant où ses sabots le menaient inévitablement. Il marcha ainsi plusieurs foulées, posant lentement tour à tour chacun de ses sabots sur la terre qui dégorgeait à chaque fois. La terre était humide, mais pas pleine de boue comme beaucoup de chevaux adoraient. Il secoua à nouveau l'encolure, envoyant des gouttes d'eau dans l'air, gouttes qui finissaient par suivre le chemin de celle qui tombaient des nuages. Puis soudain le blanc s'immobilisa. Il avait remarqué que l'autre n'avait même pas esquissé un geste pour le rejoindre et marcher avec lui. Il se retourna vers Amiral, attendant que ce dernier veuille bien venir marcher avec lui ou non. Quel que soit son choix, Harmakhis marcheraient quand même vers l'endroit qu'il s'était désigné comme but, mais si l'alezan voulait se joindre à cette marche silencieuse, alors il pouvait sans soucis. Amiral venait de rentrer dans le cercle très restreint des chevaux qui avaient la sympathie d'Harmakhis, ce qui était quelque chose, bien qu'il ne le savait pas. Il ne connaissait pas encore sa chance ... Le blanc cligna des yeux, faisant disparaitre les gouttelettes de ses cils. Attendant toujours la réponse de l'étalon face à sa question silencieuse.

Amiral ragardait tristement l'autre s'éloigner. "Il ne porte donc aucun regard, aucun jugement sur moi ?" Il allait se retourner et partir à son tour quand tou à coup, le blanc s'arrêta et se retourna vers lui. Il lui sourit et le rejoignit en trottant gaiement. Il se remit au pas quand il arriva près de Harmakhis car il savait qu'il ne vallait mieux pas le déranger dans sa "marche silencieuse". Il était heureux de passer du temps avec quelqu'un, même si c'était en ne parlant pas. Le blanc avait voulu qu'il se joigne à lui, il devait maintenant le respectait, comme il le faisait en temps normal, avec tout le monde.

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Harmakhis fut content qu'Amiral vienne marcher avec lui. Ce dernier lui avait même sourit et l'avait rejoint en trottant d'un beau trot énergique, gai et sautillant, tel un jeune poulain rejoignant son leader. Il semblait apprécié autant la compagnie du blanc qui lui appréciait la compagnie de cet alezan. C'était un étalon de son âge, mais pas un exciter de la vie comme il en existait tant. Il ne posait pas une foule incalculable de question et ne sautait pas au plafond à la moindre occasion. Et il avait la présence d'esprit de faire attention à l'état d'esprit du blanc : il marchait à présent paisiblement à côté de lui. Harmakhis accéléra un tant soit peu pour avoir la même allure que lui, pour ne pas le forcer à marcher trop lentement. Il ne savait pas si l'autre aimait marcher aussi lentement que lui. Au coin des lèvres venait de se logeait un très mince sourire, si mince qu'il était invisible de loin, seul Amiral pouvait voir ce sourire invisible s'il faisait un tant soit peu attention, sourire qui lui était destiné. Il trouvait cet autre étalon agréablement sympathique, il était rare de trouver des chevaux comme ça, aussi compréhensif envers le blanc, pour ne pas dire qu'il était presque le premier. Harmakhis observait de ses yeux noirs le paysage de la colline. Il n'y avait presque plus personne. Ils étaient seuls. Seuls avec le silence, ou du moins un de ses proches amis, car le bruit des gouttes brisaient ce silence parfait. Mais le bruit était très agréable, cela faisait une magnifique berceuse naturelle. Décidément, ce jour-ci était une très agréable journée pour Harmakhis : le temps était doux, la nature scintillait sous les gouttes, il avait trouvé un endroit calme et un étalon des plus sympathique. Que demander de plus pour le blanc ? Un endroit sec pour attendre la fin de l'averse. Marchait sous la pluie était certes agréable, mais la pluie commençait à lui transperçait le pelage et à lui donner froid. Mal grès les apparences, la pluie pouvait vite le gêner, lui, le blanc qui ne montrait jamais rien. Le froid l'indisposer et rendait ses mouvements - d'habitudes très fluide- raide. Il avisa un instant un petit groupe d'arbre sur la colline, trois marronniers qui ne laissait rien passer au travers de leur vert feuillage aucune goutte.
" S'mets au sec ? " demanda alors le blanc, indiquant du regard ce petit groupe d'arbre qui pouvait les abriter ensemble. Il prenait le temps de formuler cette question, chose qui prouvait une fois de plus qu'il appréciait la compagnie de l'alezan. S'il avait été un autre cheval, le blanc aurait foncé sous les arbres sans faire grand cas de l'autre. Mais pour une fois qu'il avait trouvé un semblant d'amitié avec un cheval, il n'allait pas faire l'antipathique et essayerait de se faire un ami. Dans la limite du possible bien sûr, car on ne force pas quelqu'un à être un ami et le blanc ne comptait pas changé pour être ami avec quelqu'un, ce quelqu'un n'avait qu'à l'accepter tel qu'il était, avec ses défauts comme avec ses qualités. Si quelqu'un essayait de changer Harmakhis, il était presque certain que le cheval se ferait très mal voir et risquait une haine immortelle s'il s'y prenait mal. Mais ce que beaucoup ignorait c'est que le blanc pouvait devenir pas mal bavard quand il se trouvait seul avec un ami. Bien que bavard pour lui n'est pas tout à fait adapter, il vaudrait mieux dire qu'il devenait une bonne compagnie et qu'il n'était pas aussi radin de mot, qu'il en disait plus et que ses phrases devenaient longues et compréhensible. Mais bien sûr, à ce moment-là, le blanc ne pensait en aucun cas vouloir ou pouvoir devenir ami avec Amiral. Il ne pensait pas trop à ces choses-là -l'amour et l'amitié- qu'il jugeait inutile et sans intérêt.

Amiral, qui marchait toujours aussi ilencieusement, tourna la tête vers Harmakhis. Il voulait lui poser une question mais il ne la posa point car il aperçut un mince sourire au coin des lèvres du blanc. Il était soudain heureux de cette marque de joie de sa part et ne parla pas. Il remit sa tête droite et continua à marcher. La pluie était tenace, comme lui il l'était en restant silencieux. Bien-sûr, il n'était pas bavard d'habitude mais il aurait voulu, comme tout le monde l'aurait fait, poser des tas et des tas de questions à son compagnon de marche. Il l'imaginait, lui inventait une vie, rêvait de sa vie ... Puis, brisantle silence, Harmakhis lui demanda s'il voulait s'abritait sous les arbres. Sans doute le blanc en avait marre ou ne suportait plus cette pluie. Lui s'en fichait pas mal, il ne semblait pas la remarquer. Il se tourna de nouveau sa tête vers le cheval et aquieça, puis se dirigea vers leur nouvel abri.

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Ce fut Amiral qui donna une réponse silencieuse cette fois-ci. Il acquiesça et se dirigea vers les marronniers. Même s'il n'en montrait rien, le blanc l'observait du coin de l'oeil. Ils arrivèrent assez rapidement sous les arbres. Comme il l'avait vu de loin, il n'y avait aucune goutte qui filtrait à travers le feuillage. Harma' leva les yeux vers les branchages, observant l'amas de feuilles maintenues par les arbres. Puis son regard se fixa vers l'arbre solitaire sous lequel il se trouvait auparavant. Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il lui apparut qu'il n'avait presque pas marchait. Il se tourna vers l'alezan puis jugeant que celui-ci était assez loin, il s'ébroua longuement. Il avait fait un minimum attention qu'Amiral soit assez loin pour le pas recevoir d'eau. Ce qui prouvait encore combien il l'estimait. Puis le blanc se mit en tâche de se recoiffé, car la coupe frisé et les crins n'importe comment, n'était pas trop de son goût. Il secoua alors doucement l'encolure. Ses crins rebelle et fin vinrent se remettre normalement le long de sa fine encolure, son toupet vint se placer devant ses yeux, mettant en valeur leur noirceur unique. Il contemplait la colline. Elle était vierge de tout couple. Et ainsi, elle était des plus belles, avec son herbe scintillant sous la pluie. Les nuages se dispersaient lentement, laissant percé des rayons de soleil.
" Y'aura un arc-en-ciel. " lâcha soudainement Harmakhis de sa voix grave et sourde. Il l'avait dit presque pour lui-même, mais il était certain que le jeune alezan l'aurait entendu. Puis il fit un léger demi tour et vint se placer au centre du triangle formait par les arbres. Il renifla le sol sec et plein d'herbe avant de s'y allonger, faisant face au dos de l'alezan. Il n'était pas fatigué, ça non, mais il avait envie d'observer paisiblement la nature et d'attendre le serpent multicolore du ciel - comme il aimait l'appelait-. Il ferma les yeux, profitant une fois de plus de l'odeur de la nature sous la pluie.
" T'es un bon p'tit gars " finit-il par dire dans un murmure, avec la certitude d'un vieux cheval qui avait tout vécu. Et pourtant il avait à peine un an de plus qu'Amiral. Mais il venait de parler comme un ancien, comme cela lui arrivait si souvent ... Parler comme un vieux, en voilà une drôle d'habitude qu'il avait. Il ouvrit finalement les yeux pour regarder la colline, comme si l'étalon était devenu transparent. Cette phrase était restée en suspend dans l'air, n'attendant pas de réponse. Puis il regarda l'alezan aux crins roux.

Quand il fut à l'abri, Amiral se tourna vers la colline. Il aimait contempler en silence les doux paysages qui l'entouraient. Il faisait ça avec son frère quand ils étaient poulains. Il se mettaient côte à côte et s'asseyaient sur leur cul, les antérieurs tendus en avant. Oui, bizare mais pour eux, c'était comme ça ! Leur mère les regardait en riant et eux, il ne parlaient pas, ne bougeait pas. Il fut tiré de ses pensées par Harmakhis. Un arc en ciel ? Il voulait voir ça ! Il flaira le sol, cherchant un endroit confortable et puis, d'un coup, pouf ! Il se laissa tomber à terre en s'assyant comme autrefois. Il se rapela alors soudain plens de souvenirs d'enfance et ria tout seul.

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L'arme à Kiss -ou Harmakhis si vous préférez- observait chacun des mouvements d'Amiral. Ce dernier semblait se remémorait des souvenirs. Qu'il était bon de pouvoir se remémorait chacun de ses souvenirs ... Le blanc n'avait aucun souvenir de sa mère, seulement de vagues souvenir de sa soeur, sans plus. Ses deux premières années étaient de vague souvenir étrangement brumeux, même pour lui. Mais il faut avouer qu'il n'avait jamais vraiment cherché à se souvenir de son enfance. Il avait quitté sa famille lors de son deuxième printemps, c'était son choix, alors maintenant son orgueil lui refusait d'aller les rejoindre pour se souvenir de son enfance. Et au fond, son enfance était-elle si importante pour lui ? En fait, non ... Il aurait juste bien voulu se souvenir de ses jeunes années insouciante de temps en temps, avoir un souvenir de sa mère. Le seul souvenir qu'il lui reste d'elle et qu'elle était pie-isabelle. Même aujourd'hui il n'avait pas encore compris comment il avait fait pour ne pas être pie alors que toute sa famille l'était : sa mère une pie-isabelle, sa soeur une pie-palomino et son père un pie-gris. Lui n'avait pas hérité de ce gène-là, de cette robe bicolore. Ce qui ne l'empêchait pas d'être le plus typé arabe de sa famille. Il ronfla des naseaux, observant l'étalon s'installait à ses côtés, il avait l'ai enthousiasme à l'idée de voir un arc-en-ciel. Ils se tenaient maintenant côté à côté, le blanc couché et l'alezan assis tel un chien. C'était très comique que de le voir ainsi assis. De plus, ses yeux semblaient se perdre dans ses souvenirs, détail qui n'échappa pas aux yeux de lynx d'Harmakhis. Et sans prévenir, l'alezan se mit à rire, seul. L'étalon blanc le dévisagea alors, se demandant à quoi pouvait penser Amiral. C'était une question silencieuse qui attendait une réponse ...

(PS : A vraiment plus d'inspiration ... Escuse-moi ^^')

Quand Amiral s'arrêta de rire, il se tourna vrs son ami et lui dit :
- Je me rappelle que j'étais dans cette position à côté de mon frère quand nous étions poulains. On regardaient le paysage. C'était l'bon temps ... Après on a grandit et puis, on ne l'a plus trop fait. Finit les moments de complicité, de joie et d'amour ...
L'éalezan se remémorait maintenant la tension qui avait commencé à arriver dans la famille, le départ de son frère si brutal et son départ à lui. Il repensa ensuite à son père et, comme à son habitude quand il reprense à lui, il piqua sa crise. Il se leva soudainement et partit au galop. Il ne partit pas aussi vivement que Black l'aurait fait mais il partit assez vite quand même. Il ralentit et enchaina avec des ruades et toutes sortes de bonds. Il s'arrêta ensuite, se cabra et lança un hennissement déchirant mellé à de la tristesse et de la colère.

Black qui passait par-là entendit et reconnu de suite le hennissement de son frère. Il galopa alors vers la colline. Arrivé à son pied, il apperçut Amiral cabré tout en haut et près de lui, sous un arbre, un étalon blanc.

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Harmakhis hocha doucement la tête, comprenant la cause de se rire. Cela lui avait décroché un très léger sourire aux coins des lèvres. Mais il le perdit bien vite : les pensées de l'alezan dérivèrent vers des pensées moins belles. Cela se voyait dans ses yeux et dans cette agitation qui régnait autour de lui. L'étalon blanc était très sensible à ce genre de changement d'atmosphère. Amiral resta calme encore quelque seconde avant de se projetait avec une puissance phénoménale pour prendre un puissant galop. Vif comme le vent, rapide comme un aigle ... Il n'y avait pas de mots pour décrire ce galop. Puis il ralentit, se déchaînant comme les éléments de la terre, laissant entrevoir une fougue impressionnante. Harmakhis se leva, les yeux de nouveaux ternes, avançant tranquillement vers celui qui semblait avoir gagné son amitié. Il n'aimait pas le moins du monde le voir comme ça. Pour se déchaînait autant il devait souffrir le martyre intérieurement. Qui savait ce qui se passait dans sa tête, qui savait ce qui le rendait ainsi ? Personne. Et Harmakhis n'aimait pas le voir ainsi, souffrant et exprimant sa souffrance. Finalement Amiral sembla se calmait, s'immobilisant enfin. Harmakhis passa finalement au trot, un de ces rares trot aérien et souple, il ne semblait pas touchait le sol. C'était mal grès tout un magnifique spectacle qu'offraient ces deux arabes au ciel. Soudain l'arabe alezan cabra, dans un réflexe le blanc s'arrêta, les oreilles tournaient vers l'arrière. L'hennissement que lançait le plus jeune était déchirant, empli de tristesse mêlé à de la rancoeur. Jamais Harmakhis n'avait jamais entendu hennissement si déchirant. Profitant de ce manque d'appui d'Amiral il lui donna un gros coup de tête dans l'épaule, ce dernier allait forcément retombait : il venait de recevoir un poids latéral, son équilibre était très restreint, mais peut-être possédait-il un équilibre hors-pair. Harmakhis n'avait jamais été doué pour consoler les autres, mais là il sentait qu'il devait le faire : un étalon en détresse ce n'est jamais très bon pour son moral.
" Calme-toi un peu ... " dit doucement l'étalon blanc d'une voix chaude et grave. Il donna une gentille bourrade du bout du nez sur l'encolure de l'alezan.
" La colère n'a jamais mené à rien. " finit-il par ajouter, espérant ainsi calmer son ami. Car l'alezan, mal grès sa légère folie dûe à ses souvenirs remontait à la surface, était maintenant dans le cercle VIP des amis du blanc. Harmakhis était trop occupé à calmer Amiral pour alors se soucier de cette nouvelle présence qu'était le frère d'Amiral, cet étalon noir qui venait d'arriver au pied de la colline.

Amiral cessa son hennissement en recevant ce coup de tête de son ami le blanc. Il résista quelques secondes mais retomba lourdement, n'ayant plus d'équilibre. Il baissa la tête et se rapprocha de Harmakhis, entre la colère et la tristesse. Cet étalon blanc était venu le soutenir, lui remonter le moral et cela lui allait droit au coeur mais comment être heureux quand on repense à un evennement pareil ? Quand on repense que son père à battut son propre frère pour qu'il s'en aille du troupeau ? Il chassa soudain ses idée noires : il avait entendut le son rytmé et régulier des sabots du Black se posant sur le sol. Il releva la tête, trotta vers son frère, enfoui sa tête dans la crinière du noir et commença à pleurer. Black frotta se tête contre celle de son frère puis la leva vers un étalon blanc magnifiquement beau. Sa robe était toute blanche, d'un blanc éclatant. Il lui sourit et prit la parole :
- Bonjour, je suis son frère, Black. Merci de l'avoir fait retomber sur ses antérieurs, le sol est glissant et il aurait pu tomber.
Il marqua une pause puis rerit :
- Comment vous appelez vous ?

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Le coup de tête eut le résultat escompté : Amiral retomba. Il regardait maintenant le blanc d'un regard triste et colérique, mais rien d'adressait à Harmakhis. Ce dernier se contenta de redonnait un autre coup du bout du nez sur l'encolure de son ami. Il ne lui en voulait pas, certain souvenir sont tel des plaies béantes qui font souffrir. Il avait juste exprimé ce qu'il ressentait. Puis soudain un bruit de sabot retentit. Les deux étalons tournèrent alors la tête vers un troisième, l'exact opposé d'Harmakhis : magnifique aussi, mais noir, d'un noir pur. Le blanc cligna des yeux. Amiral trotta vers l'inconnu et enfoui sa tête sous la crinière du noir. Cela attrista énormément le blanc de voir que son ami c'était mis à pleurer. Il aurait bien voulu lui demandait si cela allait, mais il y avait cet inconnu en face de lui. Alors, il restait le visage fermé, bien planté sur ses quatre sabots, les observant tous les deux. Contre toute attente le noir lui sourit, les muscles de l'étalon blanc se décrispèrent alors, mais il n'esquissa aucun geste. L'étalon lui parlait maintenant, mais Harma' l'écoutait distraitement, il y avait encore un bruit de sabot. Pourquoi d'un coup autant de chevaux déboulaient sur la colline ? Il n'en savait rien, mais cela le stressait ...
" D'rien, 'chenté, Harmakhis. " dit-il brièvement de sa voix grave. Il tourna les oreilles, le bruit se rapprochait non ? Il aurait bien tourné la tête, pour observer, mais il ne voulait pas quitter Amiral. Soudain une voix enfantine et joyeuse lança un " Onîsan ! ". Le concerné sursauta brusquement et fit un violent volte-face. Sa soeur ici ?! Sa surprise était de taille ! En face de lui, au loin se trouvait en effet une petite jument pie palomino qui galopait avec un grand-sourire aux lèvres vers eux.
" Black-sama ! " lança-t-elle en semblant apercevoir quelqu'un derrière son frère. Il fallut quelque seconde à l'étalon blanc pour être perdu : elle était ici, en face de lui et elle connaissait le noir. Le tournis le gagnait ....

Kisa était elle aussi sur la colline, ou du moins, elle n'était pas très loin quand un hennissement lui glaça le sang. Sa naturelle curiosité la fit aller voir au trot ce qui se tramait. Elle s'arrêta pour voir au loin trois chevaux : un alezan qui avait la tête sous l'encolure d'un noir et ... Son coeur fit un raté. Ce blanc-là ... Non, elle ne rêvait pas, elle avait enfin retrouvé son frère ! Le blanc n'était autre qu'Harmakhis, ce qu'il était beau, ces souvenirs l'avait tellement déformé ! Elle fit un violent départ au galop.
" Onîsan ! " hurla-t-elle à plein poumons, galopant comme une folle vers lui, souriant comme une pouliche. Harmakhis sursauta et lui fit face. Il n'avait presque pas changé ! Les foulées de la jument s'accélérèrent en même temps que son pouls. Comme elle était contente de revoir son frère. Elle avait tant de questions à lui poser ! Son grand-frère chéri ! Le voici enfin, après ces deux longues années ! Plus elle avançait vers frère et plus les deux chevaux de derrière furent visible. Et derrière son frère, qui se trouvait-il ?
" Black-sama ! " hurla-t-elle à l'instant, reconnaissant son ancien amour. Son coeur débordait tellement elle était contente de les voir tous les deux ! Puis elle vit dans les yeux de son frère qu'il était perdu, elle ria un bon coup, trop heureuse de le revoir. Elle pila juste lui, collant son bout du nez contre celui de son frère.
" Onîsan ! Cela fait deux ans ! T'étais où ? Pourquoi t'es parti ? " commença-t-elle, mais elle fut bloquée dans son élan par son frère qui lui mordit doucement le bout du nez, oreilles pointées vers elle.
" Onîsan ... " murmura-t-elle finalement en collant son poitrail contre le sien, enfouissant sa tête sous la crinière de neige de son frère. Elle sentit alors la tête de son frère contre son encolure. Ce que ça faisait du bien de le retrouver, enfin. Et tandis qu'elle était-là, elle ne se souciait plus de Black et de l'étalon alezan.

Harmakhis observa sa soeur venir à eux, les oreilles tournaient vers elle. Elle était-là, leurs bouts du nez l'un contre l'autre, il pouvait sentir son souffle. Elle respirait fortement à cause de sa course. Respectant son habitude, la jeune jument commença à poser un nombre impressionnant de question. La connaissant il la mordit doucement au bout du nez pour la faire taire, qu'elle se taise enfin. Elle se colla contre lui, il sentait sa tête contre son encolure. Il fit de même sentant doucement l'encolure de sa jeune soeur. Mine de rien, elle lui avait terriblement manqué.

Amiral leva la tête au son de la voix d'une jument. Une voix enfantine, fluette; encore une folle se dit-il. Mais quand il l'a vit, il pensa tout le contraire ! Un coup de foudre, comme on dit. Une pie palomino qui était là, près du Blanc. Ni trop petite, ni trop grande quoi que plus petite que lui. Une tête et des yeux expressifs et un ensemble enfantin, comme sa voix ! Il n'osait point lui parler, ni parler aux autres, il se contentait de la regarder. Il tourna alors la tête vers son frère, le sourire aux lèvres. Il le perdit soudain quand il vit la mine de Black. En effet, celle-ci était plus tirée vers le grave Ses yeux la fixaient si intensément que cela faisait peur. Il ne bougeait pas non plus et ne parler pas non plus mais cela pour une tout autre raison. Autrefois, il lui aurait peut-être pardonné mais maintenant, c'était trop tard. Un flirt, une saillie et c'était terminé. Il ne voulait plus en entendre parler, plus jamais ! Plus question qu'elle lui fasse du mal. Il lui parlerait put-être, mais pas d'amitié ! Ou alors il allait falloir du temps avant qu'ils ne tissent un lien à nouveau. L'alezan fut surprit et lui demanda en chuchotant :
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Ca ne va pas ?
Lui, rigolant était passé d'un seul coup à la colère puis aux larmes. Maintenant, les larmes n'aparaissaient plus sur son visage. Black mit du temps à répondre mais finit par dire tout bas :
- Je te raconterai tout plus tard. Maintenant, on s'en va.
Sa voix était grave. On pouvait l'entendre mais il s'en fichait pas mal. Son frère lui dit alors :
- Non, on ne part pas ! Je veux rester et faire sa connaissance !
Black tourna alors sa tête vers son frère. A cause d'Amiral mais aussi de Kisa, sa présence l'ennervant de plus en plus, il finit par piaffer et ses yeux commencèrent petit à petit à devenir d'un noir profond. Amiral ne l'avait pas remarqué et, d'un pas hésitant, marcha en direction des deux frères et soeurs. Black resta alors sur place, regardant ébahi son frère avancer vers les deux autres chevaux.

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Kisa recula enfin de deux pas, admirant béatement son frère, souriant comme une enfant qui venait d'avoir le cadeau tant espérait à Noël ...
" Tu me raconteras tout tout à l'heure, hein ?! J'te lâche plus d'un seul sabot ! " dit-elle de sa voix cristalline digne d'une pouliche de quelque semaine. Puis elle regarda derrière son frère. Black avait l'air de la mitraillait du regard, mais elle passa outre, n'y prenant pas trop attention, même s'il commençait à piaffer et ses yeux à lui faire peur. Mais ses yeux noisettes se posèrent sur le drôle d'alezan : il avait la robe couleur d'un marronnier des Indes, mais ses crins étaient roux.
" Konnichiwa ! Ils sont marrant tes crins ! J'suis Kisa, la petite soeur de Harmakhis. Et toi t'es qui ? T'es un copain à Harmakhis ? C'est rare qu'il se fasse des ami(e)s ! Il parle trop pas beaucoup et il est hyper réservé ! Et pis ... " mais elle se coupa là, arrêtant alors son long monologue. Ce qui l'avait fait arrêter ? Le regard de son frère, insistant et lourd. Elle lui sourie hypocritement, comme elle savait si bien le faire.
" Mais non je l'ennuie pas ! " finit-elle par dire en riant presque. Elle dégageait la joie de vivre, comme à son habitude. Puis elle jeta un regard à Black et le voyant la regardait comme s'il voulait la tuer, elle eut un frison dans le dos et retourna son attention sur l'alezan.
" Moi j'suis une connaissance à Black. T'es aussi un de ses amis ? " demanda-t-elle, ne cherchant pas à refoulé sa curiosité, il faut dire qu'aujourd'hui elle en avait à poser des questions ! Une jolie foule de question ! Tout plein de questions pour son frère. Mais elle savait très bien qu'il ne répondrait pas tant qu'il y avait les deux étalons - ce qui était en partie faux, ce qui le bloquait était simplement Black- et elle attendrait patiemment pour le noyer sous les questions.

Harmakhis lui après avoir fait arrêter le long monologue de sa soeur s'était pris de contemplation pour Black. Ses yeux qui devenaient noir et le fait qu'il semble énervé ne lui inspirait pas du tout confiance. Surtout que cette colère semblait dirigeait vers Kisa. Et il n'aimait pas du tout ça. Ses muscles étaient bandés sous sa peau et il semblait prêt à bondir au premier geste du noir. Ce qu'il ne ferait pas bien sûr, sauf si Black ce mettait à devenir violent, ne serait-ce que verbalement.

Amiral sourit à Kisa et lui répondit :
- Enchanté, moi je suis Amiral. Je suis le frère de Black et oui je suis ami avec Harmakhis.
En parlant avec la jument, il avait perdu toute timidité qu'il avait eu en voyant Kisa pour la première fois. Il tourna la tête vers le blanc et lui sourit puis reporta son attention à son frère qui était toujours fixés vers la pie. Il lui donna alors un coup d'épaule pour qu'il arrête ce cirque mais Black lui le regarda méchamment. L'étalon noir reporta alors son attention à la jument. Tout était à présent silencieux. Le noir réfléchit un instant et brisa le silence d'un ton ironique :
- Tu n'a pas amené ton petit poulain avec toi ? Oh ! Quel domage ! J'aurais voulu le voir !
Son frère, qui était béa d'admiration pour la jument se mit en colère et dit à Black :
- Ca suffit maintenant ! Tu va arrêter ce cirque ?!
Puis il se mit devant Black et le poussa pour qu'ils s'en aillent tous deux. Il tourna la tête vers Harmakhis et lui dit :
- Je suis désolé mais je crois qu'il faut que je m'explique avec mon frère. Vous pourrez fêter vos retrouvailles tous les deux.
Il se força à sourire et se mit en marche. Black lui se laissa faire et rejoignit son frère d'un trot lourd. Il tourna encore une fois la tête vers Kisa mais son regard avait changé. Ils étaient maintenant tristes et mélancoliques comme ci il regretait tout à coup le temps passé avec Kisa autrefois.

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" Hajimemashite ! " s'exclama-t-elle, alors comme ça, il était le frère de Black ? C'est vrai qu'il se ressemblait quand on y regardait de plus près ... Et puis Harmakhis ne contredisait pas qu'ils étaient amis. Alors, comme ça, il avait vraiment un ami ? Elle était contente pour lui ! Et le sourire que l'alezan échangea avec son frère ne passa pas inaperçu. Mais elle évitait strictement de regarder Black. Elle se sentait assez mal à l'aise et le fait qu'il semblait la détester lui brisait le coeur. Etait-ce ce qu'il cherchait à faire ? Cherchait-il à lui brisait le coeur ? Allez savoir ... Et un silence pesant s'installa. Pesant ? Oui, pour Kisa qui n'aimait pas le silence comme pour Harmakhis qui trouvait ce silence-là de mauvaise augure.

Et il avait raison de penser cela. Black venait de parler d'un poulain d'un ton malveillant. Le sang d'Harmakhis fit un tour. Il leva la tête et poussa un hennissement qu'on n'aurait pas attendu de lui : un cri rauque, plein de rancoeur. Décidément, il ne l'aimait pas ce noir-là. Pour qui il se prenait ? Il avait beau ne pas comprendre cette histoire de poulain, il avait bien vu que sa soeur avait fermé les yeux et que des larmes lui coulaient lentement le long des joues. Il avança au-devant de sa soeur, sans aucun regard vers ce noir qu'il commençait à détester et regarda droit dans les yeux Amiral.
" C'rien, j'crois 'si. " dit-il le plus rapidement possible de sa voix grave. Puis il se tourna vers sa soeur qui commençait à essayer de ravaler ses pleurs.

Elle était incapable de prononcer un seul mot, elle avait une boule dans la gorge et des larmes ruisselaient le long de ses yeux, se mêlant à la pluie. Pourquoi fallait-il qu'il eut prononcé ses mots-là ? Non, elle n'avait pas emmené son poulain, il était mort en elle. Elle ne lui avait même pas donné la vie qu'elle avait été une mauvaise mère : elle l'avait tué. Du moins, c'est ce qu'elle pensait fermement. Elle ne pouvait pas savoir que ce n'était pas de sa faute, une erreur de la nature, pas une erreur de sa part. Elle avait fermement empêché tout souvenir de ce triste jour ou le poulain était venu au monde, mort. Et voilà qu'on lui rappelait, plantant profondément une épine dans ce trou béant et sanguinolent de son coeur. Elle sentit alors quelque chose lui tirait doucement le toupet. Elle ne cilla pas, laissant son frère -elle avait reconnu son odeur- parcourir de ses naseaux son encolure et son visage, la séchant mal grès la pluie, essayant de la calmer. Elle ravala encore un sanglot pour ouvrir les yeux sur son frère qui lui adressait un léger sourire, un sourire rassurant que seul savent faire les grands-frères à leur petit-frère ou à leur petite-soeur. Il lui poussa doucement du bout du nez la tête, la forçant à faire demi-tour, pour l'éloignait de cette source de malheurs.
" T'm'expliqueras ... " chuchota-t-il dans son oreille, la guidant à travers la pluie. Il voyait bien qu'aux travers de ses larmes elle ne voyait rien.

Quand il vit Kisa pleurer, Black s'arrêta mais Amiral le força à avancer. Celui-ci regretta tout à coup ses paroles prononcées quelques secondes avant. Il s'arrêta de nouveau, retourna la tête vers Kisa et lui dit :
- Je suis désolé ...
Et sachant qu'il ne pouvait rien faire d'aure, il se remi en marche. Quand Amiral et lui s'arrêtèrent en bas de la colline, Black raconta toute l'histoire, du début à la fin. Quand il eut fini, il regarda Kisa tout en haut. Amiral, pensif, lui dit :
- Tu n'a plus qu'à la détester ou à la pardonner, à toi de faire ton choix. Tu es assez grand pour faire ça.

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Harmakhis guidait sa soeur vers le triangle de marronnier où il se trouvait quelque temps plus tôt avec Amiral. Une fois au sec, la jument se laissa tombait, lourdement, aussi lourdement que son coeur était lourd de tristesse. Elle était allongée de tout son long, les yeux fermaient. Elle était presque calme, retenant un sanglot de temps à autre. Harmakhis s'était couché près d'elle. Il attendait tranquillement qu'elle lui raconte ou qu'elle lui pose une question, ce serait le signe qu'elle se serait calmée.
" Tu veux savoir hein ? " finit-elle par murmurer, si faiblement qu'il la regarda. Avait-il bien entendu ?
" L'été dernier, j'étais venue sur ces terres, commença-t-elle a raconté, j'ai rencontré Black. Coup de foudre, pour moi en tout cas, mais il avait l'air de bien m'aimait. Sur un coup de tête je me suis fait saillir par un autre étalon. J'ai quitté les terres, Black avait très mal supporter ma saillie. Le poulain est mort. En moi. Dans mon ventre ... "
Puis elle se remit à pleurer, Harmakhis lui soufflait simplement de l'air sur le visage, calmant lentement ses pleurs. Harmakhis analysait simplement la situation. Dire qu'il avait faillit être oncle ... Cela laissait rêveur. Il croyait comprendre la douleur qui habitait sa soeur à ce moment-là, mais il était loin du compte. Elle venait de recevoir une énorme claque de la part de celui qu'elle aimait à propos d'un enfant perdu à jamais. Aucun des deux ne se préocupaient des deux frères au bas de la colline et il faut dire qu'à ce moment-là, tous les deux s'en fichaient. Il lécha doucement la joue de sa soeur. Celle-ci retenu un soupir : elle s'était arrêtée de pleurer, mais restait immobile au sol, levant seulement les yeux vers son frère. Ils étaient une fratrie atypique : lui fortement typé arabe et d'un blanc pur, elle très faiblement typé et pie. Et puis, ils étaient des opposés : lui toujours silencieux, pensif et avare de mots, elle bavarde comme une pie, respirant la joie de vivre et joyeuse comme une pouliche. Elle se redressa et se coucha en vache, face à son frère. Avec lui elle se retrouvait pouliche, face à ce grand-frère enfin retrouvé. Elle lui afficha un sourire triste, face à ses deux yeux noirs et sans émotions. Lui ne bougeait pas, n'affichait aucune expression, le visage grave il observait les yeux noisettes de la jument.
" Et toi ? Qu'est-ce que t'as fait durant ses deux dernières années ? " demanda-t-elle finalement.
" Rien d'spec'. Voyager. " dit-il calmement, pesant chacun de ses mots, réfléchissant. Le regard de la petite soeur se fit insistant, l'étalon blanc détourna les yeux.
" J'ai voyagé, j'ai presque rien fait, promis. " finit-il par promettre. Elle poussa un sourire lasse, souriant comme une idiote.
" " T'es sûr que t'as fait que çaaaaa ? " demanda-t-elle, le taquinant, prolongeant le a au possible de sa petite voix fluette et cristalline, un brin moqueuse. C'était invisible aux autres, mais elle voyait bien qu'il était étrangement gênait. Il la regarda, insistant : il voulait qu'elle se taise, mais sûr d'elle, elle afficha un sourire de vainqueur.
" Bon d'accord ! Je suis tombée amoureux ! Mais elle ne m'aimait pas ! " finit-il par cracher, foudroyant sa soeur du regard qui jubilait. Mais elle se calma bien vite pour léger tendrement la joue de son frère. Ce dernier leva alors les yeux dans le ciel, au-dessus de la colline se dressait fièrement un arc-en-ciel entre le soleil et la terre, l'averse était d'ailleurs enfin partie, pour le plus grand bonheur d'Harmakhis. Kisa suivi le mouvement, observant le serpent aux milles couleurs, puis elle baissa l'encolure pour observer au loin les deux frères.

Les deux frères se tenaient droit, comme des statut. Seul leur crinière et leur queue ondulaient au vent. Black regardait toujours Kisa d'un air triste, repensant à tous ces moments de bonheur avc la jument. Il détourna vivement le regard quand Kisa le regarda. Il ne voulait pas la voir pleurer. Il tourna alors sa tête vers Amiral qui ne disait rien :
- J'y vais.
Amiral le regarda d'un air interogateur. Black reprit :
- Je ne sais pas si je lui pardonnerait ... Je vais déjà m'occuper de ma relation avec No'. Quand elle sera solide, je verrai.
Puis en signe d'A bientôt, il se cabra de toute sa heuteur en hennissant puis partit au grand galop. L'alezan resta planter là. Il esperait que sa relation avec Harmakhis ne cesserait pas à cause de son frère et Kisa.

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Rien n'échappa au regard des deux et surtout pas le hennissement puissant du noir. Kisa tourna une oreille sur le côté, le regardant partir, tout un coup triste à nouveau. Harmakhis se contenta d'observer sa soeur, la détaillant. Il n'en revenait pas encore qu'elle soit devenue adulte. Il faut dire que quand il l'avait quitté elle avait seulement deux ans ... Il s'ébroua, constatant que l'alezan n'avait pas bougé d'un seul pouce. Qu'est-ce qu'il avait à rester planter ? Est-ce qu'il hésitait entre rester avec eux ou partir avec son frère ? En tout cas, il semblait étrangement vouloir restait plantait là. Harmakhis le fixait tranquillement, attendant qu'Amiral vienne ou qu'il parte à son tour. Ce fut Kisa qui remarqua la première qu'Harmakhis attendait une réaction de l'alezan.
" T'es pas capable de lui dire de venir ? " le taquina-t-elle, sachant pertinemment que même s'il en avait mourut d'envie il ne l'aurait pas fait. L'étalon blanc claqua simplement sa queue couleur neige contre le sol, en signe de désapprobation total, ce qui fit rire sa soeur. Elle lui sourit finalement, les yeux de nouveau pétillant de bonne humeur.
" Fait pas celle qui va bien. " contre-attaquât alors Harmakhis. Le coup fit mouche : Kisa se ferma gravement, fusillant presque son frère qui avait un sourire au coin des lèvres.
" Moi, au moins, je sais dire quand je veux quelque chose ! " rétorqua-t-elle, ponctuant sa phrase d'un sublime tirage de langue qui fit tournait le regard noir de l'étalon. Comment à quatre ans pouvait-on encore être si immature ? A vrai dire, c'était un mystère ... Mais Kisa réussissait très bien. Elle pointa alors ses fines oreilles vers Amiral, ronflant des naseaux doucement. L'étalon blanc observa la jument pie palomino qui finit par lancer un bref hennissement, une invitation à les rejoindre sous les arbres, là où l'herbe était sèche.
" Tu vois ! C'est pas si dur ! " lança-t-elle alors à son frère en se tournant vers lui. Ce dernier ne bougea pas d'un micromètre, se contentant de reportait toute son attention sur son ami. Il espérait qu'il les rejoigne, pour pouvoir discuter. De plus, il était certain que sa soeur et lui pouvait devenir comme larron en foire : de très bon ami. Mais ça, c'était une idée à lui, seul l'avenir dira s'il avait raison ou non. Au final, Harmakhis se reprit dans la contemplation de l'arc-en-ciel.