Balade phsycologique [Libre]

Dans cette forêt où la lumière perçait le feuillage des arbres, tout était silencieux, tel un cimetière. Quelque oiseaux chantaient parfois, mais rien de plus. Soudain, on entendit un crissement de feuilles mortes. On entendait une respiration profonde et régulière. C'était Black. L'étalon noir marchait parmis les herbes dansantes et les arbres qui étaient en train de perdre leur feuilles. On était à la fin de l'été, les beaux jours étaient passés et le froid arrivait à grands pas. Il ne savait que faire, sa vie lui parraissait longue et triste car l'amour de sa vie avait pris congé sans un mot. Pas de date, pas de lieu, il ne savait rien du tout de son départ. Donc il marchait sans s'arrêter et trouvant le temps péniblement long. Sa tête était basse, sa marche lasse : il en avait mare ! A chaque moment joyeux de sa vie, le bonheur repartait au galop. Pouvait-il le rattraper le bonheur grâce à son galop extraordinaire ? Non, le galop du bonheur était trop rapide pour lui et un poil invisible. Malheur donc, même s'il avait retrouvé son père.
Soudain, il etendit un crissement de feuilles au sol. Il releva sa tête, tous ses sens aux aguets.

L'inconnu

Mon pelage ne me permettai guère de me camoufler, c'est pourquoi je fit attention à ne pas faire de bruit, et à rester caché dans l'ombre des arbres. La respiration longue et puissante m'était caractéristiquement destinée. Le pas lourd, le sol tremblait légèrement sous mes sabots. Le vent jouait avec mes crins, m'apportant les nouvelles des terres d'ELA. De mauvaises nouvelles. Un étalon, aussi fou soit-il, venai de se mettre sur mon chemin. Il allait directement à sa mort. Oui, il doit être fou...ou inconscient. Mais je ne tenais plus à rester caché. Aussi, je marchai volontairement sur une feuille, mais restant à son point mort. Les sens aux aguets, il paraissait terrifié. *Quoi de plus beau que de voire sa proie appeurée, rendant son dernier souffle...*. Je lançai alors un hennissement puissant, me levant sur mes postérieur de toute ma hauteur, la tête rejetée en arrière, laissant apparaitre mes crochets, anormalement longs. Je retombait lourdement, le regard meurtrier. A une vitesse inexpliquable, je me retrouvais derrière lui.
-Qui est-tu pour oser me déranger ? Un fou, ou un inconscient...
Et je disparut. Juste quelques instants. Il ne pouvais as me voir. Mais je ne me sentai pas de le laisser dans l'incertitude. Je me ruai vers lui avec une puissance qui m'était égale, et mienne. Tous mes muscles se mettaient en action sans le moindre effort. Puis, pivotant sur un sabot, je me retournai habilement, et ruait. Je l'atteignis au flanc, qui commençait à saigner abondement.

Quand Black vit l'inconnu se cabrer, il fut saisit et se reprit vite. Il voulait l'observer attentivement pour le cerner mais il disparut bien vite et réaparut derière lui. Il ne l'aperçut que quelques secondes plus tard et le cheval mystérieux eut le temps de le blesser au flanc. Il hennit de douleur et regarda son flanc dont la plaie saignait abondamment. Il leva ensuite la tête vers son agresseur avec son regard de feu d'un noir profond et il rua à son tour avec la même puissance. Il avança pour ne pas recevoir un autre coup et se retourna vers lui.

Je surgis alors des buissons. En avançant calmement, tête penchée en avant, aucune lueur d'esprit dans mon oeil singulièrement noir. Son coup ne m'avait pas atteint. Doucement, je posai un sabot devant l'autre, la position de ma machoire obligeant l'autre étalon à reculer.
-Je n'ai pas de nom...je suis l'inconnu pour celui qui à peur, l'autre pour les imbéciles, ou le fantôme pour les gamins...oui, je suis un assassin.
En prononçant ce dernier mot, je levai brusquement la tête, le regard plus que jamais assoiffé de sang...je voulais le sang de cet étalon. Je voulai qu'il mouille mes fanons...mes fanons qui ont été mouillés de nombreux sangs...j'aime le sang. J'aime la lutte et la peur quand je la lis dans les yeux des autres chevaux. Comme je la lis dans les yeux de cet adversaire.
-Je répête ma question. Qui, du fou ou de l'inconscient, est-tu ?
Et je disparu. Pour réaparaître aussitôt. Mais cette fois derrière lui. Sa queue plaquée contre sa croupe prouvai qu'il savait ma présence derrière lui. Mais il ne se retournai pas. Encore un trouillard qui préfère ne pas affronter la mort de face. N'importe quoi.

Pendant une seconde, je trouvais la situation absurde, complètement absurde. Un inconnu ne voulant qu'une seule chose : tuer ! Mais je me reprit vite. Je ne répondit pas à sa question mais, en quelques secondes, je me retournai et je me cabrai de tout mon long, le plus haut que je put en poussant mon fameux hennissement si aigu que les quelques feuilles encore sur les arbres tombèrent à terre. Je lui flanca un coup de sabots dans l'encolure et l'autre rata son poitrail. Je retombai lourdement sur le sol.

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